Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Reçue à Grenoble, le 20 mars 1573.
2Monseigneur, nous avons estez advertis comme il y a certaines compagnies qui doibvent
3se joingdre et gecter dans votre gouvernement et descendre par terre, tenans les
4champs, comme ont faict les aultres compagnies qui ont passé ses jours
5derniers, lesquelles ont faict des excès incroyables comme
6arransonnementz, pilheries, volleries et reinssementz fort violans, esant
7les povres villegeoys contrainctz habandonner leurs maysons, laysser
8leurs laborages et mendians çà et là avec leur familhe ; d’ou
9nous croyons quavez esté informé par monsieur d'Heyllins ; pour
10à quoy, monseignur obvyer, sera votre bon playsir y remedier et
11donner quelque bon ordre sil y a moyen de les faire descendre
12par eaue, si tant est quilz soyent pressés pour obvyer à la grand
13folle de votre povre peuple quy nen peult plus. Et par ce,
14monseigneur, que monsieur de Rafat, commissaire par vous
15deputé, est à la conduycte de la compagnie de monsieur de Maugiron,
16et que possible il ne se pouroit trouver à larryvée desdites
17compagnies à La Gulhetière où ilz doibvent arriver bien tost, vous
18playra commectre tel ou telz que votre seigneurie verra pour les
19conduyre et obvyer à telles violances et injures. Nous avons
20despeché ung de nous exprest pour vous advertyr de ce que dessus
21et nous commander voz bons playsirs, que nous acomplirons d'aussi
22bon cueur
23Monseigneur, comme nous prions le Createur vous donner en sancté sa digne
24grace. De Vienne, ce XVIIIe mars 1573
25Voz très humbles et très affectionés
26serviteurs, les consulz de Vienne
27Savignieu secretaire